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Lire En Do Ré Lune
7 février 2012

Est-ce que tu m'aimes encore ? R.M. Rilke et M. Tsvétaïeva

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Rivages Poche

Sortie le 6 Février 2008

 

« Je t’aime et je veux coucher avec toi, cette concision n’est pas permise à l’amitié. Mais je le dis d’une autre voix, presque dans le sommeil, profondément dans le sommeil. Je sonne tout autre chose que la passion. Si tu me prenais contre toi, tu prendrais contre toi – les plus déserts lieux. » M.T à R.M.R



S'il y a bien un poète qui ne sera jamais détrôné dans mon coeur, c'est Rilke. Ce petit livre recueille une des dernières correspondances de Rilke avec Marina Tsvétaïeva, poétesse dont je viens de faire la connaissance.

Marina est introduit à Rainer Maria par un amoureux poète, Boris Pasternak. Boris et Marina était lié par cet amour de la poésie et cet amour pour Rilke et ce qu'il représentait !

Marina s'éloigna de Boris quand elle commença cet échange épistolaire avec Rilke ! Une femme à plusieurs coeurs mais dont la tempête de l'amour ne pouvait lui permettre d'aimer en même temps !


Que j'ai aimé lire cette correspondance ! J'ai retrouvé la grandeur de Rilke, ses mots, et les sentiments que Marina vouait à cette être, non être, archétype indéniable de l'Art Poétique, un amour infini sans retenue que seul celui qui s'abandonne peut comprendre.

J'ai retrouvé en elle certaines de mes passions, une façon d'aimer qui ne se pose pas de questions, au prix parfois d'un effet presque dévastateur dans une réalité qui ne sait vivre de cela.

On retrouve un culte aux mots. L'éditeur nous permet à ce titre de comprendre l'incompréhensible car le français ne rend pas les ambiguïtés possibles de l'allemand.

Chaque page nous donne envie d'écrire, d'apprendre l'allemand, le russe et toutes les langues !


Marina tient dans cette correspondance une réflexion sur la poésie forte intéressante partant d'un postulat de Goethe qui disait qu'on ne pouvait rien faire de remarquable dans une langue étrangère. Elle réfute, elle nous montre, elle nous dit :

"Écrire de la poésie c'est déjà traduire, de sa langue maternelle dans une autre, que ce soit le français ou l'allemand cela revient au même. Aucune langue n'est maternelle. Écrire de la poésie c'est transcrire.  ..."


Une correspondance magnifique où l'Amour se glisse entre chaque ligne, où le doute n'a aucune place et la Poésie siège.


Je ne manquerai pas d'aller lire Marina qui m'a ému et Boris qui m'a intrigué.

Les correspondances rendent une intimité où le voyeurisme n'est pas mais où le désir naît.

 

 

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